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  • L’avis du Docteur Gérard Neyrand sur la résidence alternée
29 novembre 2017

L’avis du Docteur Gérard Neyrand sur la résidence alternée

Gérard Neyrand est un sociologue spécialiste des mutations de la famille qui travaille au Centre Interdiscplinaire Méditerranéen d’Etudes et de Recherches en Sciences Sociales (CIMERSS). Son livre « L’enfant face à la séparation des parents » (Editions La Découverte) est le fruit de ses recherches sur les enjeux de la résidence alternée. Celle-ci est une nouvelle voie offerte aux couples divorcés pour envisager la condition parentale qui prend en compte les transformations sociales intervenues depuis quarante ans. Pour le sociologue, la résidence alternée apparaît comme l’instrument le plus adéquat pour concilier intérêt de l’enfant et droit des parents dans un climat apaisé.

La résidence alternée, fruit de l’évolution des mœurs

Pour Gérard Neyrand, la famille est une construction sociale. Dans cette optique sociologique, les identités paternelle et maternelle sont des normes, des rôles sociaux qui se sont construits au fil des époques. N’étant pas le produit de la « nature » mais le fruit des rapports sociaux, ces identités sont susceptibles d’évoluer en fonction de la modification des relations sociales. Et le sociologue de plaider par conséquent en faveur d’une démarche consistant à faire du droit et de la justice les leviers de légitimation et de reconnaissance de ces changements sociaux.

Or pour Gérard Neyrand, les quarante dernières années sont justement marquées par l’apparition d’ « un champ de pratiques sociales novatrices, celui des nouveaux comportements en matière de famille, de sexualité, de rapports de couple, d’éducation. »

Ces mutations concernent la condition des femmes au premier chef. Mouvements de libération, contraception, droit à l’avortement, démocratisation des études, accès au marché du travail, sont autant de transformations qui « n’ont pas manqué de trouver leur expression dans une nouvelle façon de concevoir le couple et la famille. » La hausse continue des divorces est un second élément qui, aux dires de l’auteur, « ne manque pas d’accentuer l’importance prise par les situations de socialisation des enfants hors du cadre parental classique. » A cela il faut ajouter « le travail de sensibilisation réalisé par les associations défendant les droits des pères », en faveur d’une réévaluation de la condition paternelle. Ces associations ne comprenaient pas « pourquoi la justice tourne si résolument le dos à l’évolution des comportements paternels dans le mariage, comme dans et après le divorce. » Ils estimaient ainsi que l’administration et la justice reléguaient trop souvent les pères divorcés dans le rôle du « parent pauvre. »

Ainsi la résidence alternée trouve ses origines dans cette longue séquence de transformations sociales, à mesure que s’élaboraient, en marge de l’archétype de la famille nucléaire, des nouvelles modalités de la condition parentale. La résidence alternée émerge de cette « multiplication des façons de vivre en famille et la pluralité de fait des structures familiales. »
Mais contrairement aux individus et aux couples, dont les facultés d’adaptation sont relativement souples, l’inertie et la prévention des institutions ont ralenti le processus de reconnaissance légitime de la résidence alternée.

Il est apparu alors ce que Gérard Neyrand analyse comme un « hiatus entre les pratiques du droit et celles des justiciables ». Jusqu’à la reconnaissance législative de la résidence alternée par la loi du 4 mars 2002, ce hiatus opposait « d’une part, des parents qui souhaitent partager la responsabilité de la garde et ne pas imposer à l’un d’eux son entière responsabilité, de l’autre, la justice qui rejette l’alternance pour cause de désordre. » Il y avait un fossé entre la rigidité et le retard de la justice par rapport à l’évolution des mœurs.

Gérard Neyrand estime alors que l’évolution du droit entérinée en 2002 est allée dans un sens positif car selon lui « la fonction de la justice n’est peut-être pas de conforter un choix de société, au nom de la légitimité de la tradition, mais plutôt de permettre que puissent fonctionner de façon harmonieuse des modes de vie différents, voire divergents. » Cette évolution du droit a permis selon lui que « soit reconnu le droit à la différence en matière d’organisation familiale et d’éducation. » Elle a accompagné « la tendance à une conception indifférenciée des rôles. »

Ce « droit à la différence » permet d’établir un nouveau compromis entre co-parentalité et intérêt de l’enfant. « Au regard de l’émergence et de la diffusion des nouvelles configurations familiales, comme des modifications des rôles parentaux qui les accompagnent, la résidence alternée des enfants de divorcés apparaît comme une solution qui favorise l’égalité entre les parents. »

La résidence alternée, une définition

Pour Gérard Neyrand, la résidence alternée évoque deux choses.
D’une part, « l’action de résider quelque part pour l’enfant, d’y avoir donc son domicile ou sa maison, et non d’y être seulement hébergé. »
D’autre part, « de le faire en alternance chez ses deux parents, sans avoir à se diviser en deux comme l’idée de partage pourrait l’évoquer. »

« Lorsque deux parents sont séparés, la résidence alternée, dans son acception courante, apparaît comme une pratique de prise en charge de l’enfant par un parent durant une période définie, puis par l’autre parent sur une période équivalente, et ainsi de suite. Cette pratique suppose l’exercice en commun de l’autorité parentale. L’alternance de résidence de l’enfant chez l’un et l’autre parent s’accompagne généralement d’une proximité des domiciles de ceux-ci, surtout lorsque le cycle de l’alternance exerce une influence non négligeable sur le mode de vie des enfants dans la mesure où les cycles peuvent être très différents et varier d’une journée à un an, voire plus. »

La résidence alternée, vue par ceux qui la vivent

A l’occasion de la rédaction de son livre, Gérard Neyrand a interviewé parents et enfants qui pratiquaient la résidence alternée. C’est sur la base de ces témoignages qu’il s’appuie pour présenter les avantages et les contraintes de la résidence alternée. Les conclusions qu’il retire de ses auditions présentent un bilan positif de la résidence alternée, parce que celle-ci offre la possibilité de fonder un dialogue inédit entre intérêt de l’enfant et co-parentalité. Il estime ainsi que « l’intérêt de l’enfant et celui des parents se rejoignent autour de la notion d’équilibre, de celle de complémentarité éducative, de circulation des affects et des investissements filiaux et parentaux que la circulation des enfants entre les deux domiciles autorise. »

Il ajoute que la résidence alternée « permet de préserver pour chaque parent son rôle parental tout en lui offrant la possibilité d’une vie professionnelle et personnelle normale sans que le rôle parental soit omniprésent ou au contraire impossible à remplir. »

Aux dires des interviewés, la résidence alternée permet à l’enfant de garder un contact régulier avec ses deux parents, d’assurer le maintien de la double référence parentale, père et mère. Et elle préserve l’équilibre psychologique des enfants, parce qu’ « elle lui offre le moyen de continuer sa relation avec les deux parents, dans un cadre où les risques sont souvent limités au maximum. »

Grâce à elle, les pères ne ressentent plus les sensations de distance et d’éloignement que faisait naître la garde unique chez la mère.
En outre, parents et enfants estiment qu’elle apporte une « ouverture d’esprit plus grande. » Les enfants notamment voient dans « le fait de vivre dans deux milieux différents comme un des attraits majeurs de ce mode de vie. »

Toutefois Gérard Neyrand relève l’existence d’opinions contradictoires sur le meilleur âge pour l’alternance. Il n’y pas de consensus chez les parents qu’il a rencontrés, et tous se demandent quel est l’âge le plus adéquat pour entamer une pratique d’alternance tout en préservant l’équilibre psychologique de l’enfant.

Mais la résidence alternée ne va pas non plus sans contraintes. Chez les parents qu’il a entendus, le sociologue note que « les inconvénients qui sont mentionnés le plus régulièrement sont essentiellement d’ordre matériel, qu’il s’agisse des problèmes administratifs ou des contraintes financières. » La proximité résidentielle entre les deux parents est perçue comme une obligation plutôt que comme une contrainte. Elle a cependant des répercussions sur des secteurs extra-familiaux de la vie : possibilités de déménagement ou de mutation professionnelle sont ainsi souvent en balance avec le risque de devoir mettre un terme à la résidence alternée pour cause d’éloignement.

Le sociologue prévient ainsi que  si la résidence alternée peut être recommandée dans beaucoup de situations, elle ne doit pas l’être dans tous les cas. « L’une des caractéristiques de l’alternance est qu’elle oblige à maintenir un minimum de contacts avec l’autre parent, explique-t-il, et dans certains cas, cela peut être au-dessus des capacités parentales, au moins dans un premier temps. »

Quand les « psy » doutent, décryptage sociologique d’une opposition

Sur la question de la résidence alternée, Gérard Neyrand prend acte du fait qu’il existe « des désaccords entre spécialistes en questions familiales sur le cadre optimal de socialisation à proposer à l’enfant. »

Il constate que de nombreux médecins se fondent sur l’existence d’une période fusionnelle mère-bébé après la naissance pour dénier aux pères la capacité à s’occuper de leurs jeunes enfants en l’absence de leur mère sans qu’il y ait carence affective.  Mais il relève que ces « travaux évoqués pour justifier la condamnation de la résidence alternée au prétexte qu’elle déstabiliserait l’enfant sont loin d’émettre une opinion aussi tranchée, et de plus ne font pas du tout l’unanimité. »

Pour le sociologue, le débat est révélateur de ce qu’ « à travers les conceptions de la place de chacun des parents à l’égard de l’enfant, ce sont plus globalement des conceptions de l’ordre de la société qui sont aussi en jeu. » De son point de vue, « le rapport à l’enfant est chargé de continuer à différencier les positions sociales de l’homme et de la femme. » De sorte que « ce qui se rejoue ici, affirme le sociologue, c’est le processus séculaire de pathologisation du divorce, qui trouve dans la dénonciation de la résidence alternée le moyen pour réaffirmer la norme de la famille conjugale. »

Pour Neyrand, si la résidence alternée laisse certains pédopsychiatres dubitatifs, c’est qu’à leurs yeux elle « organiserait une indifférenciation des sexes et des fonctions parentales, un déni de la spécificité matricielle de la maternité, et une interchangeabilité du père et de la mère, qui ne pourrait introduire que de la confusion dans l’esprit de l’enfant en mettant en cause la stabilité de ses repères. »
D’après Gérard Neyrand, beaucoup de divorcé(e)s aspiraient à une reconnaissance législative de leurs revendications en faveur de la résidence alternée. A l’aune de cette réconciliation entre les volontés individuelles et l’intérêt collectif, Gérard Neyrand estime que la loi du 4 mars 2002 doit être saluée. Elle offre de la souplesse en même temps que des garde-fous, afin de préserver la conjonction entre intérêt de l’enfant et co-parentalité.

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