Nous avons interrogé Christine Brunet, psychologue clinicienne, psychothérapeute et jeune grand-mère, co-auteur du livre « petit tracas et gros soucis de 0 à 12 ans », sur la plupart des questions que se posent les parents au cours d’un divorce.
A quel moment doit on annoncer à son enfant que l’on divorce ?
» Ni trop tôt, ni trop tard »
N’employez pas le mot divorce tant que vous n’êtes pas certaine que la décision que vous avez prise est irrévocable. Attendez par exemple que la procédure soit lancée.
N’attendez pas non plus le dernier moment : si vous envisagez d’aller vivre ailleurs, de déménager, prévenez vos enfants avant de le faire.
L’idéal c’est de préparer, avec votre mari, un discours commun qui évite soigneusement de rentrer dans les explications : les fautes, les griefs, les torts vous concernent mais ne concernent pas vos enfants.
On oublie trop souvent que la gestion des conséquences d’un divorce a des incidences pendant de très nombreuses années. Vous serez fatalement amenée à revoir votre mari, à prendre des décisions en commun, à vous concerter avec lui, vous devez apprendre à agir d’abord dans l’intérêt des enfants.
Si vous n’avez pas encore pris réellement la décision de divorcer, et si vous éprouvez juste le besoin de vous séparer, ne mentez pas à votre enfant, expliquez lui que vous avez besoin de faire le point sur votre vie à deux, que cela peut prendre du temps et que son père va aller vivre ailleurs pendant cette période.
Dites-lui que vous lui en reparlerez dès que vous en saurez plus.
Y- a-t’ il un âge où l’enfant supporte mieux l’idée du divorce de ses parents ?
Globalement, aucune période n’est idéale.
Pas de faux-semblant, la découverte tardive, à l’adolescence par exemple, de la mésentente des parents est souvent un traumatisme plus important que la séparation lors la petite enfance.
Chaque cas est particulier, mais heureusement de nombreux enfants trouvent les ressources nécessaires pour évoluer normalement et construire leur vie d’adulte.
On a coutume de dire que l’enfant se sent généralement coupable du divorce de ses parents, pourquoi croit-il cela ?
L’enfant croit souvent qu’il n’a pas été assez » parfait » pour empêcher ses parents de divorcer.
Rassurez-le, et dites-lui : » tu n’y es absolument pour rien, j’ai fait ce choix pour telle raison, c’est à cause de moi « . Ne rentrez pas dans les détails, il n’a pas besoin de les connaître.
Prenez garde de ne pas prendre votre enfant pour votre confident, car il n’a pas à assumer cette charge.
Chacun son rôle et sa place, l’enfant n’est certainement pas là pour vous consoler.
Ne le placez surtout pas dans cette position.
Quels conseils pratiques pour mieux aider l’enfant confronté au divorce de ses parents ?
Expliquez à votre enfant, avec des mots simples la réalité de la situation.
Ne rentrez pas dans les détails, il n’a pas à les connaître !
L’ enfant inconsciemment garde l’espoir que ses parents se réconcilieront, ne lui faites pas espérer un éventuel retour.
Eviter de voir votre mari trop souvent pour des prétextes illusoires, mais soyez solidaires et voyez-le pour des événements importants qui concernent personnellement votre enfant : école, rentrée des classes, événements religieux …
Dédramatisez la vie quotidienne.
Dites-lui : » nous aurons chacun une maison, tu vivras le plus souvent chez moi (ou chez ton papa), mais tu iras régulièrement le samedi et le dimanche chez ton papa (ou chez moi) »
Soyez disponible pour lui le plus souvent possible, poussez-le à s’exprimer mais sans excès et répondez à ses questions.
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