La position de la religion juive face au divorce
4ème volet de la série consacrée aux différentes positions des religions face au divorce.
Après les religions chrétiennes, nous abordons aujourd’hui la religion juive.
Pour les juifs, le mariage religieux représente un acte de sanctification et d’élévation devant Dieu. La cérémonie se déroule en présence du rabbin, selon des rites qui symbolisent toute la beauté de la relation entre un homme et une femme qui vont vivre ensemble, dans l’amour et le respect mutuel.
Après avoir prononcé la formule,-« Te voici consacrée à moi par cet anneau, conformément à la Loi de Moïse et d’Israël », le fiancé passe l’anneau nuptial au doigt de sa fiancée. C’est l’acte de la consécration (Quiddouchine en hébreu), moment fort de la cérémonie qui crée un lien sacré extrêmement puissant entre les époux.
En reconnaissant ce lien, l’épouse accepte de se consacrer exclusivement à son mari et renonce de ce fait à son droit de disposer d’elle-même.
L’époux s’engage à aimer, à protéger et à entretenir son épouse.
Que se passe-t-il en cas d’échec du mariage ? Comment réagit la religion juive ? Quelle est sa position face au divorce ?
Même si elle considère que le mariage doit être une source de bonheur, la religion juive a toujours accepté « la mort d’une vie conjugale ».
Elle admet qu’un couple soit amené à divorcer et la Tora prévoit même la procédure de dissolution du mariage, à savoir le divorce religieux.
Le divorce religieux ne peut être prononcé qu’après l’acceptation du divorce civil, si bien qu’il est conseillé au couple en instance de divorce, de mener de front les démarches du divorce civil et les démarches du divorce religieux.
Comment se déroule le divorce religieux ?
Il s’agit d’une cérémonie religieuse au cours de laquelle, en présence de témoins, devant un tribunal rabbinique, le mari remet à sa femme « le Guett », document religieux écrit et signé, dans lequel il déclare divorcer de sa femme.
Ce document très important, a pour but de séparer l’âme unifiée de l’homme et de la femme.
Dès lors, les époux divorcés civilement, s’il n’ont pas réalisé le divorce religieux par « le Guett » sont toujours unis et considérés comme mariés, même s’ils vivent séparément.
Dans la loi juive, la demande de dissolution du mariage religieux revient au mari, l’épouse peut très difficilement obtenir le divorce. Dans certaines situations particulières, l’épouse sera autorisée à réclamer son droit au divorce, le tribunal soutiendra sa requête mais c’est l’époux qui pourra demander la dissolution du mariage.
Comme dans d’autres religions, les divorcés bénéficient du soutien de certaines associations.
Des psychologues, des médiateurs familiaux aident les demandeurs de divorce religieux à réfléchir sur leur situation et les soutiennent dans leurs souffrances liées à la séparation.
Les époux divorcés qui le souhaitent ont le droit de se remarier et de vivre une vie religieuse normale.
La religion juive adopte une position très souple à l’égard des divorcés, car les événements de la vie, le mariage comme le divorce, sont prévus et organisés. Ainsi, il suffit pour le couple qui demande le divorce de suivre la procédure que décrit la Tora, pas de déceptions, pas de mauvaises surprises.
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