Entretien avec Pascal Anger psychothérapeute familial et de couple
Lors d’une séparation, quel est le secret pour enterrer « la hache de guerre au plus vite » ?
Une des clés, c’est peut-être de s’asseoir autour d’une table de se regarder en face et de se parler.
Bien sûr que ce n’est pas facile, cela passe parfois par des moments difficiles où l’on entend des choses l’un et l’autre que l’on aimerait ne pas entendre, ne plus entendre…
Il me semble vraiment important de communiquer dans l’intérêt des enfants bien sûr !
Quels axes peut-on proposer pour améliorer la protection de l’enfant pris au cœur d’un conflit parental ?
Ecouter, informer, sensibiliser les parents sur les possibilités d’avoir recours à la médiation familiale, son recours est trop insuffisant. Il me parait important de pouvoir rencontrer l’enfant avec ses parents pour entendre ce qui se passe en lui au moment de la séparation des parents. L’enfant peut être entendu seul, l’entendre dans ses souhaits, ce n’est pas lui donner forcément raison car ce n’est pas lui qui est décisionnaire.
Aider l’enfant à mieux vivre l’expérience difficile de la séparation de ses parents en lui permettant de s’extraire du conflit afin qu’il retrouve confiance en l’avenir.
Il me semble important aussi de dire à l’enfant que ce n’est pas de sa faute si ses parents se séparent, qu’il aura toujours un toit même deux, qu’il doit avoir un libre accès à ses parents.
Même si les divorces se banalisent la souffrance reste entière chez l’enfant on le sait trop bien…
L’enfant entend beaucoup parler du juge, d’avocat, de pension alimentaire…un nouveau vocabulaire avec lequel il doit se familiariser mais dont il ne comprend pas toujours le sens ni la signification.
Le médiateur prend le temps d’expliquer aux parents et aux enfants ce qui va se passer pour chacun et prend le temps de répondre aux questions que chacun se posent c’est un temps qui me semble précieux et important.
Comment gérer ses émotions dans ces moments là ?
La démarche d’aide et d’accompagnement ne peut aboutir que si le couple ressent une confiance à l’égard du professionnel qui les reçoit. La démarche peut faire peur. C’est une démarche ou il n’y a pas de perdant et pas de gagnant… C’est une démarche inhabituelle…
Le professionnel va être un « facilitateur  » il va accompagner ce qui se passe dans la famille et dans le couple sans prendre parti, sans juger, pour que les rancœurs se disent, pour que le conflit soit géré dans le respect mutuel et dans un espace de confidentialité.
On le sait il faut du temps pour que la relation se retisse pour dépasser la souffrance et laisser place à une relation différente.
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