Entretien avec Pascal Anger psychothérapeute familial et de couple
Je crois qu’on ne peut pas faire l’impasse de la douleur.
Une séparation, une rupture c’est toujours violent.
Il y a toujours un moment où la colère, la rancœur, la douleur va s’exprimer et c’est plutôt sain de pouvoir dire à l’autre : « ça me fait mal que tu me quittes » bien sur ce ne sera pas toujours exprimé aussi joliment … Les personnes qui ne disent rien et souffrent en silence sont à mon sens beaucoup plus en danger.
Ensuite cette violence va s’exprimer de façon très différente selon les individus et les situations.
Certains vont retourner la violence sur eux-mêmes ou sur l’autre.
Tout dépend de l’histoire de chacun.
Est-ce la première séparation ? Qu’est- ce qu’on a investi sur l’autre ? Est-ce moi qui quitte ou suis-je quitté ?…
Je crois qu’il y a une période où c’est difficile et douloureux de rencontrer l’autre, il y a forcément une période de sevrage pendant laquelle on fait le deuil du couple et le deuil de l’autre. Le deuil, la colère, la nostalgie, le doute viennent vous envahir par vagues…
Quand on perd ses repères, l’avenir devient incertain …
Comment gérer cette douleur et cette violence, comment enterrer la hache de guerre et faire la paix ?
Pourquoi pardonner ? Quel sens prend le pardon lorsque l’autre nous a abandonné, trahi ?….
C’est plus ou moins long et plus ou moins douloureux en fonction de l’histoire de chacun.
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